Haciba, l’amie de ma soeur, allait à la même université que moi. Ses parents étaient assez aisés et étaient considérés comme conservateurs; ses frères la surveillaient de près.
Ma famille était de la classe ouvrière.
À la fac, je la voyais souvent flirter avec ses copains.
Un jour, ma soeur m’a demandé:”Çà te dirait d’épouser Haciba?”
J’ai dit:”Oui!
Mes parents sont allés demander sa main et après leur accord nous étions pratiquement fiancés.
ESt ce que je l’aimais?
Je crois que oui. Elle était belle, bien faite et pour moi c’était une chance inouïe qu’elle ait accepté.
Je ressentais en la voyant , une étrange sensation, de l’admiration, un sentiment de bien-être délicieux. Ses gestes me seduisaient, sa voix me ravissait. Nous nous voyions une fois par semaine. Il paraît qu’elle avait un emploidu temps chargé.
Quand venait la date du rendez-vous j’étais agité. Le contact de sa main (Elle avait le contact tactil facile) dans ma main était pour moi un délice que je n’en avais point imaginé de semblable auparavant, son sourire me donnait de l’allégresse. Mais elle ne m’a jamais permi plus d’un bisou sur sa joue rose de velour, disant qu’on pourrait nous voir et que ça arriverait forcément à ses frères.
J’ai patienté jusqu’au jour du mariage.
Nous étions à peine sortis de la fac que nos parents décidèrent de la date du mariage.
La cérémonie s’est déroulée dans notre ville natale.
J’ai rempli ma tâche de mari avec bonheur; elle a grimpé aux rideaux plusieurs fois la nuit de noces.
Les jours d’après , elle n’hésitait plus et ne connaissait pas la pudeur. Nous avons été pris comme d’une fièvre d’impurete conjugale; il me semblait que nos sens, à peine révélés à nous même, ne seraient jamais apaisés, ni notre curiosité née de la veille satisfaite.
C’était ma femme qui me dérangeait, qui me sollicitait qui me menait avec adresse vers épreuves que moi-même n’osais pas tenter.
Est ce que cette fièvre s’est apaisée? Quest-il donc survenu?
Il n’est survenu que l’apaisement. Après environ six ou sept semaines, mon cerveau et mon corps se sont sentis las en même temps. Et alors a commencé , pour nous, une douce série de journées. Nous nous aimions, elle était plus tendre avec moi, moins entachée de sensualité. La pudeur lui revenait petit à petit, et la réflexion et la pensée. Ce fût alors que nous commençames à causer vraiment’vraiment’ Haciba et moi.
Et puis?
Et puis après avoir échangé beaucoup de choses, ma femme s’est aperçue certainement qu’elle avait fait le tour de mon esprit et moi je croyais que je voyais le bout du sien.
Nous ne disions plus rien sinon, ce que nous avions dit déjà. A vrai dire , elle s’ennuyait. Moi, ma libido ne s’est jamais arrêtée. Restait le plaisir du sexe. J’ai essayé de nous y réfugier. Hélas! De ce côté-là, encore, je me heurtais à l’impossibilité de faire revivre les sensations fortes… Ce n’était qu’un accident, quand nos etreintes nous electrisaient comme avant; et alors, il me semblait que brusquement , s’entrouvrait, puis se refermait pour nous un paradis dont nous étions désormais exclus.
Et aujourd’hui, de l’ancienne tendressé Et de l’ancien désir, que reste-t-il?
A suivre
PlaisanteWarda