Et aujourd’hui, que reste-t-il de l’ancienne tendresse et de l’ancien désir?
Il me semblait qu’Il restait un goût réel à vivre ensemble, goût fait, je crois, par les naissances de nos deux enfants. Quant à espérer le retour des joies défuntes nous n’y comptons pas. Nous sommes un couple qui se dispute et qui ne s’amuse plus en tête à tête.
Et cela durera toute la vie?
Ça c’est le péril. Je n’arrive pas à trouver une issue à cette situation. Nous nous sommes mariés pour la vie; et en un an, nous avons mangé toute notre part de bonheur à deux. Si nous savions qu’il ne tient qu’à nous de nous séparer, comme deux voyageurs qui ont fait route ensemble, et qui, arrivés au terme, se saluent et s’en vont chacun de son côté, je crois que nous aurions moins de mélancolie et d’inquiétude.
Comme un orage, ce s’est fait insenblement et brusquement. Elle se montrait agressive avec moi, de plus en plus irritée et dure comme si un chagrin secret et inavouable la torturait. Il en résulta que je n’osais pas l’approcher de peur de déclencher des compliments désobligeants d’allusions blessantes, des paroles acerbes sans raison apparente.
Je prenais mon parti de ces tracasseries intimes et tournais ces remarques à des situations comiques. Je lui disais:”Ah! Je vais me plaindre chez ton père.
Je me demandais cependant qu’elle cause inconnue pouvait aigrir de plus en plus mon épouse, car je sentais bien que son irritation avait une raison cachée, mais difficile à pénétrer, que je perdais mes efforts.
Je lui demandais souvent:” Voyons, ma chérie, dis moi ce que tu as. Je sens que tu dissimule quelque chose”
Elle répondait invariablement.:” Mais je n’ai rien, absolument rien. D’ailleurs si j’avais quelques sujets de mécontentement , ce serait à toi de le deviner. Je n’aime pas les hommes qui ne comprennent rien. Il faut venir à leur aide pour qu’ils saisissent la moindre chose.
Les nuits surtout devenaient pénibles pour moi; nous nous partageons toujours le même lit, comme on fait dans les bons ménages. Elle choisissait les moments où nous étions étendus côte à côte pour me demander d’aller chercher ou de vérifier si la porte était bien verrouillée et bien d’autres choses. Elle me réveillait à tout moment en affirmant qu’elle avait des crampes, et j’intervenais avec des compressés chaudes, ou elle exigeait que je lui frictionne les parties du corps sui lui faisaient mal.
Un soir au moment où je frictionnais le dos, elle me dit:” Allons, c’est fini”
Je demandais:” C’est bien sûr que tu ne souffres plus?”
Elles s’exaspera:” Ne m’embête plus d’avantage. Tu es incapable de rien faire, même de fractionner une femme.”
J’ai perdu ma patience et j’ai répliqué ce qui ne fallait pas:” Depuis que nous sommes mariés, n’y a-t-il pas une seule chose de bien dans ce que j’ai fait?
____Je ne vois pas une seule chose de bien. Si, toi, tu en connais une rappelle-la moi! “
Alors, dans mon impatience, je voulais lui montrer que j’avais quand même réalisé (avec elle) quelque chose de bien.
____ Je t’ai , quand même, fait deux beaux enfants lui dis-je d’une voix que je voulais fermé.
Elle est restée quelques secondes à me fixer puis elle a lâché:” Tu es sûr qu’ils sont de toi?”
A suivre
PlaisanteWarda